La mondialisation et la spécialisation ont permis aux villes de s'épanouir et ont conduit à la concentration des activités et des populations, entraînant une augmentation des besoins en transports urbains et une pénurie d'espace public. Dans ces zones urbaines caractérisées par une forte densité de population et d'emploi, la congestion des systèmes de transport est la règle et le partage de l'espace public est une nécessité. En outre, dans un contexte de rareté des finances publiques, les nouveaux développements urbains deviennent de plus en plus difficiles à mettre en œuvre, d'autant plus que, par le passé, ils n'ont pas réussi à résoudre tous les problèmes de déplacement. Ainsi, dans ces zones denses, il est devenu nécessaire d'organiser et d'optimiser les systèmes de transport existants.

Avec le développement des moyens de transport, de plus en plus d'habitants ont profité de ces nouvelles offres pour concilier l'attractivité des emplois de la ville avec la baisse du coût du logement en périphérie, voire la qualité de vie à la campagne. Il en a résulté une expansion rapide de la zone d'influence des villes en termes d'emploi, qui s'étend bien au-delà de la zone urbanisée, bien au-delà des réseaux congestionnés, et une augmentation rapide des besoins de transport pour les déplacements quotidiens. Le Plan stratégique de PIARC a pris en compte ce phénomène en demandant que la réflexion sur la ville soit étendue aux régions métropolitaines, en se concentrant sur les besoins et services de mobilité (et non plus seulement sur les besoins de transport) et la multimodalité. Ainsi, outre les réflexions sur la densité et la rareté de l'espace, il a fallu ajouter une réflexion sur les liens qui unissent les territoires ruraux, de très faible densité, aux zones denses de la ville. Quels sont les besoins de transport ? Comment rendre possible l'accès à l'emploi en centre-ville, et plus généralement l'accès aux équipements de la ville (éducation, soins, culture), dans de bonnes conditions d'équité sociale et de coût ? Comment orienter le développement pour limiter les besoins de transport sans oublier les besoins essentiels des habitants de la périphérie ?

Ce rapport reflète la richesse des approches, la diversité des situations qui résultent de l'histoire de chaque territoire et de la culture de chaque pays, et la complexité des défis auxquels sont confrontées les administrations routières dans les différents territoires qui composent les régions urbaines, qu'ils soient en développement ou industrialisés. En effet, les besoins de mobilité sont similaires et si les solutions de développement dépendent nécessairement du contexte dans lequel elles sont mises en œuvre, les enjeux et les méthodes sont partagés.